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Paroles de la chanson «Bruxelles» par Alain Bashung

(Chanson originale de Dick Annegarn 1974, album Sacré géranium, piste 04)

Bruxelles, ma belle, je te rejoins bientĂŽt
AussitĂŽt que Paris me trahit
Et je sens que son amour est gris, et puis
Elle me soupçonne d'ĂȘtre avec toi, le soir
Je reconnais, c'est vrai
Tous les soirs, dans ma tĂȘte
C'est la fĂȘte des anciens combattants
D'une guerre qui est toujours Ă  faire

Bruxelles, attends-moi, j'arrive
BientÎt je prends la dérive
Michel, te rappelles-tu de la détresse
De la kermesse de la gare du Midi?
Te rappelles-tu, de ta Sophie
Qui ne t'a mĂȘme pas reconnu
Les néons, les Léon, les "nom di dieu"
Sublime décadence, la danse des panses
MinistĂšre de la biĂšre, artĂšre vers l'enfer
Place de BroukĂšre

Bruxelles, attends-moi, j'arrive
BientÎt je prends la dérive
Cruel duel, celui qui oppose
Paris névrose et Bruxelles
L'abruti qui se dit que bientĂŽt ce sera fini
L'ennui de l'ennui
Tu vas me revoir, mademoiselle Bruxelles
Mais je ne serai plus tel que tu m'as connu
Je serai abattu, courbattu, combattu
Mais je serai v'nu
Bruxelles, attends-moi, j'arrive
BientÎt je prends la dérive
Paris, je te laisse mon lit...

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Anecdote sur la chanson de Dick Annegarn lors d'une interview pour les Inrocks en 1997.
Dick: "Entre la Hollande (Dick est nĂ© aux Pays-Bas, mais sa jeunesse s'est dĂ©roulĂ©e pour l'essentiel Ă  Bruxelles) et moi, ça n’a jamais Ă©tĂ© le grand amour. C’est tellement petit et tellement plat que tu peux t’asseoir sur une chaise et embrasser tout le pays du regard. Je parle l’anglais, j’ai mĂȘme un album en anglais qui est prĂȘt. J’ai fait quelques sĂ©jours Ă  Londres, pour voir si je ne pouvais faire carriĂšre lĂ -bas. Mais la concurrence est trop rude. Tandis qu’en France le niveau est tellement bas que je me suis dit que je ne pouvais que sortir du lot. J’étais pressĂ©. Pendant un an, j’ai tournĂ© en rond avec mes chansons. Je jouais toujours dans les mĂȘmes clubs folk de la Rive gauche, le Centre amĂ©ricain, La Vieille Herbe et TMS, qui Ă©tait situĂ© dans une espĂšce d’annexe de Jussieu. Avec moi, il y avait Marcel Dadi, Maxime Le Forestier, Bill Deraime. On essayait d’attirer l’attention d’un dĂ©cideur dans des hootenanies, ces soirĂ©es oĂč des inconnus tentent leur chance. J’avais pris mon billet de retour lorsque j’ai rencontrĂ© Jacques Bedos, chez Polydor. Bruxelles attends-moi j’arrive, ce n’était pas qu’une simple formule dans une chanson, c’était une intention. J’étais venu avec ma guitare chanter mes petites ritournelles dans son bureau, aprĂšs quoi je lui ai dit “Je veux un contrat maintenant et je veux sortir un album d’ici trois mois.” Polydor ne voulait pas. Il y avait mĂȘme un type de l’extĂ©rieur qui, parlant de moi, avait dit “Ce type est fou et dangereux, il ne faut pas le signer.” Il y a des gens comme ça qui ont peur de moi, je ne sais pas pourquoi. Bedos a mis sa dĂ©mission dans la balance pour que je sois signĂ©. Je ne l’ai su que bien aprĂšs. Il ne s’en est jamais vantĂ©. J’ai enregistrĂ© le premier album en trois jours. Aujourd’hui, il a vendu cent quarante mille exemplaires, ce qui n’est pas un dĂ©shonneur."

 
Publié par 237271 5 5 7 le 22 mars 2016 à 14h42.
Alain Bashung : Les 50 Plus Belles Chansons
Chanteurs : Alain Bashung

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