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Paroles de la chanson «Vieillir» par Jacques Brel

Mourir en rougissant

Suivant la guerre qu'il fait

Du fait des Allemands

A cause des Anglais

Mourir baiseur intègre

Entre les seins d'une grosse

Contre les os d'une maigre

Dans un cul de basse-fosse

Mourir de frissonner

Mourir de se dissoudre

De se racrapoter

Mourir de se découdre

Ou terminer sa course

La nuit de ses cent ans

Vieillard tonitruant

Soulevé pas quelques femmes

Cloué à la Grande Ourse

Cracher sa dernière dent

En chantant "Amsterdam"

Mourir, cela n'est rien

Mourir, la belle affaire !

Mais vieillir… Oh ! vieillir

Mourir, mourir de rire

C'est possiblement vrai

D'ailleurs la preuve en est

Qu'ils n'osent plus trop rire

Mourir de faire le pitre

Pour dérider l' désert

Mourir face au cancer

Par arrêt de l'arbitre

Mourir sous le manteau

Tellement anonyme

Tellement incognito

Que meurt un synonyme

Ou terminer sa course

La nuit de ses cent ans

Vieillard tonitruant

Soulevé par quelques femmes

Cloué à la Grande Ourse

Cracher sa dernière dent

En chantant "Amsterdam"

Mourir, cela n'est rien

Mourir, la belle affaire !

Mais vieillir… Oh ! vieillir

Mourir couvert d'honneur

Et ruisselant d'argent

Asphyxié sous les fleurs

Mourir en monument

Mourir au bout d'une blonde

Là où rien ne se passe

Où le temps nous dépasse

Où le lit tombe en tombe

Mourir insignifiant

Au fond d'une tisane

Entre un médicament

Et un fruit qui se fane

Ou terminer sa course

La nuit de ses mille ans

Vieillard tonitruant

Soulevé par quelques femmes

Cloué à la Grande Ourse

Cracher sa dernière dent

En chantant "Amsterdam"

Mourir, cela n'est rien

Mourir, la belle affaire !

Mais vieillir… Oh ! vieillir

____________
A travers ce dernier album testament, Jacques Brel tenait à revenir sur tout ce qui a façonné sa vie.
La chanson " vieillir " reprend bien l'opinion qu'il avait de la mort et de la vieillesse (qu'il a pu aborder a diverses reprises avec les vieux par exemple)
Depuis longtemps déjà, le chanteur osait dire que la mort ne l'effrayait pas :
" Je n'ai commencé à vivre que le jour ou j'ai accepté de mourir "
" Je n'ai pas peur de la mort puisque c'est la seule certitude que j'ai "

Tout au long de cette chanson, Brel évoque le ridicule de la mort
" Mourir couvert d'honneur
Et ruisselant d'argent
Asphyxié sous les fleurs
Mourir en monument "
Il fait ici allusion à la condition que nos avons tous. Les fleurs, l'argent amassé toute sa vie, les décorations a titres posthume… tout y passe. Nous avons tous la même fin
La peur de la mort est un sentiment très présent et Jacques Brel l'a bien compris
" Mourir, mourir de rire
C'est possiblement vrai
D'ailleurs la preuve en est
Qu'ils n'osent plus trop rire "

Sa vision est certes plus dure, mais beaucoup plus réaliste. " Mourir, cela n'est rien Mourir, la belle affaire ! Mais vieillir… Oh ! vieillir " c'est tellement mieux de partir avant d'assister à la décadence du corps.
" Mourir insignifiant
Au fond d'une tisane
Entre un médicament
Et un fruit qui se fane "
Voila ce qui nous attend tous en vieillissant : Les médicaments, la tisane pour nous réchauffer et l'attente de la fin

Il y a même une référence à sa propre vie puisque lors de l'enregistrement de l'album, Brel savait qu'il était condamné.
" Mourir face au cancer
Par arrêt de l'arbitre "

Le refrain quant à lui dans lequel il dit " Où terminer sa course, La nuit de ses cent ans Vieillard tonitruant " fait également écho a un retour sur le passé " cracher sa dernière dent en chantant Amsterdam "

 
Publié par 5336 2 2 5 le 12 janvier 2009 à 11h52.
Les Marquises (1977)
Chanteurs : Jacques Brel
Albums : Les Marquises

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