En ce temps-lĂ 
 Monsieur le surveillant des classes secondaires
 Ătait un peu effĂ©minĂ©
 En ce temps-lĂ  
 Je lisais " Le Grand Meaulnes "
 Et aprĂšs les lumiĂšres
 Je me faisais plaisir
 Je me faisais dormir
 Je m'inventais un monde
 Rempli de femmes aux cheveux roux
 J'ai dit de femmes pas de jeunes filles
 Cette année-là
 Je n'oublierai jamais le regard de vipĂšre
 Que m'avait lancé ce vieux rat
 Cette année-là
 J'avais posé les yeux sur la croupe incendiaire
 De ma professeur de droit
 Elle avait mis le feu en moi
 J'avais avalé la lumiÚre
 J'aurais aimé la terre entiÚre
 Seulement les femmes pas les jeunes filles
Pauvre de moi
 Monsieur le surveillant des classes secondaires
 Passait ses nuits Ă  espionner
 Pauvre de moi
 Du couloir des secondes au dortoir des premiĂšres
 Comment les jeunes étaient couchés
Bien sur le dos les bras croisés
 Sur la couverture de laine
 Des fois qu'on aurait des idées
 Pauvre taré pauvre ChimÚne
 C'est pourtant lĂ 
 Que durant des annĂ©es j'ai rĂȘvĂ© d'adultĂšre
 Que je n'ai jamais consommé
 Et que chaque nuit je tiens dans mes bras
 Une femme trop fiĂšre
 Qui se refuse Ă  me donner
 Un peu plus que le nécessaire
 Parce que j'hésite à la défaire
 De son carcan de préjugés
 Parce que je n'ai pas la maniĂšre
 J'ai presque envie de lui confier
 Qu'en ce temps lĂ 
 J'avais un surveillant des classes secondaires
 Mais ça la ferait rigoler. 
4
		
		
5
		
		
7
		
	
	
le 12 août 2016 à 11h43.
Vos commentaires
Aucun commentaire pour le moment