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Paroles de la chanson «Les Corbeaux Blancs» par Syrano

Ce soir c’est le carnaval, les fous danseront des heures.
Et ce soir là, Pablo aime regarder flotter les pétales de fleurs,
défiler les chars décorés dans les avenues. Hélas,
le petit homme est rĂȘveur et rĂ©sident des favelas
Les gangs de Rio de Janeiro oĂč se rĂ©signent
les enfants de douze ans déchirés à la colle de résine
savent que les touristes affluent en masse lĂ  en bas
pour goûter aux paillettes aux strasses et à la samba.
Ca sent bon la fĂȘte, la joie, l’argent, l’amour,
mais s’il ne veut pas ĂȘtre vendu aux escadrons de la mort pour
ĂȘtre abattu comme son frĂšre, Pablo devra voler
dans le sac des riches rentiĂšres; son couteau pour seul allier.
Mais l’enfant est droguĂ© et trop Ă©merveillĂ©
par les lumiĂšres du soir et le fracas des tambours.
MĂȘme s’il sait que la milice est en train de le surveiller,
il se dit qu’aprĂšs tout c’est pas la fĂȘte tous les jours.
Et puis il tourne, il tourne, et il danse Pablo.
Il se sent libre loin des foules et de ces sombres tableaux.
Il sourit, s’allonge, vole et s’effondre Ă©tourdi,
baigne dans une marre de sang au milieu des confettis.

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les oiseaux chantent, les Ă©toiles brillent et la Terre reste ronde.
Ronde comme une valse, comme les joues d’un enfant
qui meurt pendant qu’on danse sur le vieux continent.
Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les oiseaux chantent, les Ă©toiles brillent et la Terre reste ronde.
La paix n’existe plus, il n’y a que la guerre qui fait semblant.
Une colombe perdue dans un vol de corbeaux blancs.

Il fait nuit le jour dans ces couloirs sombres
oĂč avance et s’enterre le cortĂšge des ombres.
Ming travaille dans une mine de la Chine profonde,
tente de préserver son enfance à cent mÚtres sous les tombes.
Elle chante des comptines quand le charbon l’illumine,
attend le charme qui l’emmùne vers le monde qu’elle imagine.
Elle grave sur les murs sales des galeries des histoires.
La triste mĂ©moire déçue d’une petite ballerine.
Les riziĂšres en contre bas du village oĂč elle grandit,
la brume des matins, l’encens qui s’évanouit,
et le jour oĂč ses parents ont vendu sa grande soeur
pour qu’elle fasse des choses avec les mineurs.
Seule, Ming Ăšre durant des heures dans le noir,
et sourit, et pioche, et souffre, mais ce soir
la petite fille n’est pas remontĂ©e. Elle s’est enfuie
dans la galerie effondrĂ©e oĂč son corps est enfoui.

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les oiseaux chantent, les Ă©toiles brillent et la Terre reste ronde.
Ronde comme une valse, comme les joues d’un enfant
qui meurt pendant qu’on danse sur le vieux continent.
Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les oiseaux chantent, les Ă©toiles brillent et la Terre reste ronde.
La paix n’existe plus, il n’y a que la guerre qui fait semblant.
Une colombe perdue dans un vol de corbeaux blancs.

Moi, Ă  douze ans, j’étais un mĂŽme effacĂ©
prĂ©fĂ©rant la tendresse d’un rĂȘve Ă  la duretĂ©
de la vie rĂȘche, des relations sĂšches et abrĂ©gĂ©es.
Ma timidité, ma brÚche, de la poudre mais pas de mÚche.
Famille éméchée, mes seuls vrais soucis étaient ma mÚche,
les nouveaux sur vĂȘts de mes potes et les baskets qu’on achetait.
Mais je ne pensais pas aux enfants de mon Ăąge lĂ -bas
qui cousaient nos habits pour deux francs la journée.
Je me souviens avoir eu honte d’aller aux Compagnons du partage
alors qu’une famille au tiers monde y ferait un palais.
Je me souviens avoir compris ĂȘtre complice de l’esclavage
et qu’ĂȘtre pauvre en France, c’est dĂ©jĂ  ça de gagnĂ©.
Je me souviens avoir eu faim mais pas d’en ĂȘtre mort
alors je profite plus du peu qui m’est offert et bien moins du confort
qui rend amer quand, à la télévision,
on nous montre des gosses mourir de la malnutrition.
Envoyons des paquets de riz pour soulager nos consciences sales,
cinq francs et des sourires, et des millions qui s’envolent,
qui s’étalent sur nos sols. Je m’interroge aujourd’hui.
Le plus fou est-il le fou ou bien le fou qui le suit?

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les oiseaux chantent, les Ă©toiles brillent et la Terre reste ronde.
Ronde comme une valse, comme les joues d’un enfant
qui meurt pendant qu’on danse sur le vieux continent.
Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Les oiseaux chantent, les Ă©toiles brillent et la Terre reste ronde.
La paix n’existe plus, il n’y a que la guerre qui fait semblant.
Une colombe perdue dans un vol de corbeaux blancs.

 
Publié par 16726 4 4 6 le 21 avril 2019 à 7h36.
Musiques De Chambre (2006)
Chanteurs : Syrano

Voir la vidéo de «Les Corbeaux Blancs»

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