Quand je serai vieux,
Je serai teigneux comme un chien
Et méchant, exigeant, emmerdant.
Je casserai ma canne sur les chevelus,
Les barbus, les chanteurs, et les musiciens,
Des vauriens,
Mais chaque fois que j'en aurai le temps,
Entre un calva et un petit blanc,
Je raconterai qu'il y a cinquante ans,
C'Ă©tait autre chose d'avoir vingt ans,
Qu'on n'Ă©tait pas comme ces blancs-becs,
Malades au dix-huitiĂšme cul-sec.
Quand je serai vieux,
Je serai, sous mes cheveux blancs,
ĂgoĂŻste, anarchiste, emmerdant.
Je montrerai mes fesses Ă la gendarmerie,
Aux barbus, aux maires, aux Ă©lus du pays,
Des brebis,
Mais chaque fois que j'en aurai le temps,
Entre un calva et un petit blanc,
Je referai l'histoire de France
De Charles de Gaulle Ă MendĂšs France
Et si personne ne m'interrompt,
Je mettrai sur le trĂŽne un Bourbon.
Quand je serai vieux,
J'aurai des petits-enfants,
Mes gamins, mes copains, mes garçons.
Je n'avouerai qu'Ă eux ce qui a fait ma vie,
Mes chansons, mes folies et mes femmes aussi,
Des jolies,
Mais chaque fois que j'en aurai le temps,
Entre un calva et un petit blanc
Je leur montrerai la grand-mĂšre
Qui m'a subi sa vie entiĂšre
Et si y'en a un qui rigole,
Je te jure que je lui mets une torgnole.
Comme au temps du vieux temps,
Du bon temps
Oh si y'en a un qui rigole,
Je te jure que je lui met une torgnole.
Comme au temps
Du bon temps,
De mon temps.
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