Paroles de la chanson «Le Bocal» par La Blanche

Je suis un genre de poisson homme, c’est étrange mais c’est ainsi
Ma vie est comme un aquarium, mon univers est tout petit
Condamné au lèche-vitrine et à la surface des choses
Je rêve d’une vie moins futile et moins morose

Tout seul dans ma prison de verre, je regarde de l’autre côté
Mais vu d’ici, je ne vois guère, je ne vois guère que mon reflet
Tous les regards sont sur moi, tandis que je vous vois à peine
Mais je sais que vous êtes là, à rire tandis que je prends peine

Regardez-moi dans mon bocal
Je n’ suis pas différent de vous
À peine plus un animal
À peine plus humain que vous
Regardez-moi dans mon bocal
Je n’ suis pas différent de vous
À peine plus un animal
Je deviens fou

Je tourne en rond, j’ai l’air maussade, je rêve de mer et de déferlantes
Déformé par la vitre froide, ordonnateur des eaux stagnantes
Je suis un genre de poisson homme, petit animal de spectacle
Un clown triste d’aquarium, du gibier de flaque

Je flotte dans mon aquarium, pape de mes petites bulles
Bien éclairé sur mon podium, doubletouré dans ma cellule
Depuis que je me prends la vitre, j’ai appris à être prudent
Je sais respecter les limites et qu’il vaut mieux rester dedans

Regardez-moi dans mon bocal
Je n’ suis pas différent de vous
À peine plus un animal
À peine plus humain que vous
Regardez-moi dans mon bocal
Je n’ suis pas différent de vous
À peine plus un animal
Je deviens fou

Depuis que je me prends les murs, j’ai appris à être prudent
Je sais que les cloisons sont dures, qu’on n’en sort pas impunément
Mais il y a les bars et l’ivresse, le bocal des poissons de nuit
Où l’on oublie son étroitesse serré contre n’importe qui

Je rêve de rompre la glace, pour réunir les deux côtés
Qu’enfin cette vitre se casse et qu’enfin je sois délivré
Je jure que je romprai la glace, qu’un jour je ferai le grand saut
Sur les dalles de la terrasse, noyé dans une flaque d’eau