Tapis dans une maison ruinée, au toit d'un obus effondré
La faim au ventre, des assauts éreintés
On dort d'un oeil, on tue le temps, noircit des feuilles en attendant.
Cinglés par un chagrin glacé, s'infiltrant par les murs troués
La peur au ventre, d'un silence étouffé
On compte les balles, on scrute au loin, l'aube infernale se lĂšve enfin.
DÚs lors nos positions ciblées, méthodiquement sont pilonnées
La terre se meurt, le ciel s'enflamme, dans la terreur, nous pauvres Ăąmes
Ces sombres heures, nous patientĂąmes.
La Ville-aux-Bois fut évacuées, ainsi notre flanc droit exposé
Fut bientĂŽt la cible des assauts ennemis
(Les) héritiers du Terrible, à coup de fusil
L'assaillant crible avec frénésie.
La pression allemande est continue. DĂšs que les canons se turent,
Les mitrailleuses prirent inexorablement le relais.
AprÚs cinq jours sans ravitaillement dont trois à défendre cette position
vacillante, la bataillon n'est plus que l'ombre de lui-mĂȘme.
Mais passées ces semaines d'effort,
C'est une ombre déterminée à tenir coûte que coûte.
Des combats indicibles Ă©clatent de tous cĂŽtĂ©s, mĂȘlĂ©es indescriptibles,
corps-à -corps acharnés, on n'est pas invincibles,
mais on va résister, là ...
Le flot de sang impur de tous les sacrifiés
Dans sa grande démesure abreuve les tranchées
Ces pertes on les endure, mais on va s'accrocher, lĂ ...
Enfin la relĂšve, enfin la trĂȘve
On pose le fusil, mission accomplie
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