J'emportais, de ma chambre au collĂšge,
Une ancienne chanson faite en alexandrins.
Je rĂȘvais en suivant ses arpĂšges
Sur des mots enchantés d'un nommé Vidalin.
A la maison, j'ai vécu tant de choses
Qui ont peint mon enfance moitié gris, moitié rose.
J'imitais mes parents, mes idoles,
Jouant avec l'accent des héros de Pagnol.
Et puis j'ai chanté.
J'ai maquillĂ© mon cĆur.
J'ai maquillé mon corps.
J'ai voilé tant de choses.
J'ai chanté
Pour vivre à l'ombre des géants
Qui tremblent en attendant
Que le rideau se lĂšve
Pour entrer dans leur rĂȘve.
Parlerai-je de mes amours d'enfant,
Dans une loge, en haut d'un certain Olympia ?
Elles Ă©taient mannequins ou danseuses
Et me prenaient toujours pour un fils Ă papa.
Dans cent ans, quand je serai trĂšs vieux,
J'aurai des souvenirs faits de mille chansons
Et au rideau, Ă mon ultime adieu,
A l'oreille de mon fils, elles diront en mon nom,
Pourquoi j'ai chanté.
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