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Paroles et traduction de la chanson «Stand The Ghetto» par Bernard Lavilliers

Stand The Ghetto (Supporter le ghetto)

Bernard Lavilliers, c'est le poète rebelle, le baroudeur, l'éternel aventurier. Son look, il le tient autant du corsaire que du voyou en cuir des années 80, et son inspiration, il la puise de ses voyages. Personnage incontournable (et je dis bien incontournable) de la scène musicale française qu'il arpente depuis plus de 30 ans déjà, il a exploré de nombreux courants musicaux, du rock à la chanson, en passant par le reggae ou la salsa, et en expérimentant mêmes à quelques reprises ce qu'on pourrait considérer comme les prémisces du slam ( ! ). Ses textes parlent de notre société, de ses voyages et de sa passion pour la musique.
Pour écrire les textes qui composent l'album O'gringo, sorti en 1980 et qui reste encore à ce jour un de se plus gros succès commerciaux, il est allé s'imprégner du reggae de Kingston en Jamaïque, du rock de New York aux Etats-Unis et des rythmes latinos de Rio de Janeiro au Brésil. C'est comme ça que travaille Lavilliers : il veut que sa musique soit pure, authentique. Et où trouve-t-on les racines et le coeur de la musique reggae sinon en Jamaïque ? Lavilliers y a passé deux mois, son bagout de loubard charismatique lui permettant de se faire accepter dans les cercles de musiciens locaux, jammant à tout va, notamment avec Third World et The Gladiators, deux groupes de reggae made in Jamaica qui lui ont été présentés par Diana Ellis, une proche de Bob Marley (à laquelle il dédicace ce morceau lors de la tournée qui suivra la sortie de l'album).
Une fois son initiation musicale complétée et ses textes écrits, il enregistre deux morceaux, " Stand the Ghetto ", dont il est ici question, et " Kingston ", aux studios Aquarius, jugeant le Tuff Gong des Wailers trop cher.

Ainsi, 'Stand the Ghetto' se veut un morceau de reggae Jamaïcain... mais français. Le résultat ? C'est à vous de juger. Cette étant pour moi un chef d'oeuvre (plus particulièrement la version live de 1980, longue de 14 minutes, une merveille) et ayant un respect immense pour l'artiste, mon objectivité est très sérieusement remise en question.
Ici Lavilliers nous donne un aperçu de ce qu'il a retenu de ses deux mois passés en Jamaïque et, le temps d'un morceau, on change de continent et on s'abandonne à une plongée dans l'univers de Kingston. Ce morceau parle de l'essence du reggae et de la vie des quartiers pauvres.
Du reggae, d'abord. En lisant les paroles, il est impossible d'y échapper. Le reggae est une musique qui ne s'explique pas. Comme il le dit dans son " Live 80 " : " La meilleure façon de comprendre cette musique, c'est de chanter et de bouger avec elle, de bouger avec le coeur du reggae, le coeur de la Jamaïque qui bat dans la grosse caisse et dans la basse ", puis dans ses paroles : 'c'est trop beau pour expliquer ce qui se passe dans le reggae, c'est spécial, infernal', c'est une musique qui vibre dans notre coeur et résonne au plus profond de notre âme. Lavilliers avait 'trop chaud pour chanter' son reggae, il avait 'trop soif pour noter' ce qu'il devrait dire, alors, quitte à ne pas pouvoir l'expliquer, il a tenté de mettre des mots sur ses émotions, et c'est de cette manière que se sont constituées les paroles de cet hommage musical.
Pour comprendre le reggae et son âme, il faut savoir d'où il vient. Le reggae vient de la Jamaïque, un pays chaud, on l'aura compris, mais surtout un pays pauvre. " To stand the ghetto ", ça veut dire " supporter le ghetto ", et, tristement, on peut le dire, la pauvreté, le " ghetto " et le reggae sont indéniablement liés. C'est dans le coeur des habitants du ghetto qu'est née la pureté originelle du reggae, musique sociale qui, à l'inverse du rap, n'a pas besoin de " fucks " et de filles à moitié à poil pour dire que le système est défaillant... Cette musique, elle est aux pauvres ce que le fix est au junkie : un moyen de s'évader, même pour un court instant, d'une vie qui donne parfois envie de crever.
Le refrain de 'Stand the Ghetto' est autant la complainte d'une femme pauvre ('but it is so hard, to feed my kids' : 'mais c'est si dur de nourrir mes enfants') que l'expression de son rêve de meilleurs horizons ('I know when and where I go' : 'je sais où et quand je partirai'), accompagnés, envers et contre tout, de l'amour de sa terre natale ('I love my island in the sun' : 'j'aime mon île ensoleillée'... la Jamaïque, bien entendu). Comme beaucoup d'autres, si ses pieds sont ancrés dans un ghetto, son regard, lui, est tourné vers un ciel porteur d'espoir. Cette femme n'existe pas en tant qu'indivu, elle est la triste incarnation d'une population toute entière.
Le temps d'une chanson, Lavilliers nous a fait visiter la Jamaïque, terre du reggae, ou du moins nous a présentés la vision que son voyage lui en a donné, une vision qu'il a capturée sur place, en Avril 1979, alors que des dreads poussait sur une petite partie de son coeur, et qu'il a senti l'âme de la Jamaïque se mêler à la sienne.

Si tu danses reggae
Si tu danses reggae
Si tu danses reggae
Si tu danses reggae
Tu balances reggae
Tu balances reggae
Sans défense reggae
Sans défense reggae
C'est spécial reggae
C'est spécial reggae
Infernal reggae
Infernal reggae
Ça commence à cogner
Ça commence à cogner
Comme un coeur régulier
Comme un coeur régulier

[Refrain]
[Refrain]
I and I love the island in the sun
Moi, moi j'aime mon île ensoleillée
I and I know when and where I go
Moi, moi je sais où et quand je partirai
But it is so hard to feed my kids
Mais c'est tellement dur de nourrir mes gosses
But it is so hard to stand the ghetto
Mais c'est tellement dur de supporter le ghetto

Tout l'monde danse, tu te traînes
Tout l'monde danse, tu te traînes
Tout l'monde fume et tu bois
Tout l'monde fume et tu bois
Downtown, ça enchaîne
Downtown, ça enchaîne
Dans les rhumbars en bois
Dans les rhumbars en bois
Quand ça cause le reggae
Quand ça cause le reggae
Ça explose reggae
Ça explose reggae
C'est le seul reggae
C'est le seul reggae
Qui déboule reggae
Qui déboule reggae

[Refrain]
[Refrain]

Derrière les barbelés
Derrière les barbelés
Trois rangés bien gardées
Trois rangés bien gardées
Ils attendent de crever
Ils attendent de crever
De sortir de braquer
De sortir de braquer
Pour le flingue dans ta poche
Pour le flingue dans ta poche
T'es coincé à gun court
T'es coincé à gun court
Jusque-là le reggae
Jusque-là le reggae
Viendra t'réveiller
Viendra t'réveiller

[Refrain]
[Refrain]

Elle est noire et dorée
Elle est noire et dorée
Elle est belle à crever
Elle est belle à crever
Regarde-la marcher
Regarde-la marcher
Et danser son reggae
Et danser son reggae
Fait trop chaud pour chanter
Fait trop chaud pour chanter
Fait trop soif pour noter
Fait trop soif pour noter
Trop beau pour t'expliquer
Trop beau pour t'expliquer
Ce qui s'passe dans l'reggae
Ce qui s'passe dans l'reggae

[Refrain]
[Refrain]

 
Publié par 16529 4 4 6 le 3 septembre 2007 à 23h55.
O Gringo
Chanteurs : Bernard Lavilliers
Albums : O Gringo

Voir la vidéo de «Stand The Ghetto»

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Vos commentaires

$adistickiller Il y a 16 an(s) 9 mois à 23:58
16529 4 4 6 $adistickiller Site web jusque là , la seule trace qu'on avait de Bernard Lavilliers sur ce site, c'était un morceau foutage de gueule des pitoyables fatals picards (libre aux fans de m'insulter)...jtrouvais ça honteux, alors voilà ...
Desert Kisses Il y a 16 an(s) 9 mois à 21:07
6106 2 3 6 Desert Kisses Ah oui ! merci..
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