Petit duplex au SacrĂ©-CĆur
Et le complexe du bonheur,
Vendredi treize.
Tout le confort Ă la maison
Et pour garder son pŽtit garçon,
Une portugaise.
Pas grandŽchose de différent
Des autres femmes de trente ans
Sur cette butte,
Mis à part un petit détail :
Quand elle se rend Ă son travail,
CÂŽest pour aller faire la pute.
Comme les filles de son espĂšce,
Elle prend ses quartiers de noblesse
Au fond des Ăąges.
Ses collÚgues sont en vérité
De petites sĆurs de charitĂ©,
Pas dÂŽavantage.
Les malheureux au cĆur blessĂ©,
Tous les amoureux délaissés,
Ceux qui débutent,
Les paumés de la société,
Compagnons dŽla timidité,
Vont trouver lÂŽamour chez les putes.
Comme beaucoup de ses compagnes,
Elle est venue de sa campagne
Chercher fortune.
Il y a des trésors plein la terre,
Mais elle assure quŽelle préfÚre
Ceux du bitume.
Elle ne croit pas avoir son Ăąme
Plus noire que celle des autres femmes
Que lÂŽon culbute
Mais dans ce monde unisexué,
Y a autant dŽhommes en vérité
Que de jeunes femmes qui font la pute.
Le temps va vite, le temps court,
Dans ce vieux métier de lŽamour
Qui la fait vivre
Mais elle gagne assez dÂŽargent
Et dans 10 ans ou dans 20 ans,
Elle sera libre.
Finies les dures nuits dÂŽhiver
Et les prix, dans les courants dÂŽair,
Que lÂŽon discute.
A nous la mer et le soleil
Mais ce nÂŽest pas demain la veille :
Ce soir il faut faire la pute.
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le 8 mai 2015 Ă 14h34.
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