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Paroles officielles de la chanson «Enfant Du Destin (Nour)» : Medine

Compositeurs : Rudolphe Barray
Chanteurs : Medine
Auteurs : Medine Zaouiche
Éditeurs : Universal Music Publishing, Mind
Albums :

Paroles officielles de la chanson "Enfant Du Destin (Nour)"

Quelques palmiers en friche nous protègent contre l’orage
Ce soir, un vent de force 8 souffle sur les bâches
Décor de Far West à l’ouest du triangle d’or
C’est l’ancienne Birmanie, pays au 1000 pagodes
Petite Nour est un genre d’héroïne rare
Qui mène sa barque d’orpheline chez les Rohingya
Ce peuple d’apatrides dont plus personne se soucie,
Pas même la Nobel de la paix Aung Sang Su Kyi
Elle travaille pour un patron exploitant agricole
Depuis que ses parents sont morts dans la cale d’un boat-people
Partie aux mains de passeurs pour trouver meilleure vie
Avec par jour une portion de riz et buvant leur propre urine
Elle cultive sous le soleil la plantation de caoutchouc
Une mèche tombante sur l’œil, thanaka en poudre sur les joues
Employée d’un homme qui lui refuse le statut de birmane
Et au visage moins souriant que les statues de Bouddha
Un travail illégal qui lui fournit quelques kyats
Lui permettra de caler sa case avec une toile de natte
Mais surtout lui évitera de vendre sa ration de riz
Celle offerte par les actions de lutte contre la famine
Pour l’homme qu’elle appelle boss, elle n’est qu’une Bengali
Il convoite son corps de femme encore à peine gamine
L’haleine infectée par un alcool bon marché
Et ces avances d’homme marié deviennent rapport forcé
Un jour, il dénoue le sarong de Nour avec son bambou
Mais la jeune femme crie tellement fort qu’on l’entend jusqu’à Rangoon
Elle couvre sa paire de jambes et sa pudeur virginale
L’homme frappe son visage et la marque de sa bague en pierre de jade
Beaucoup de sang coule sur son pagne, elle court à travers champs de campagne
Empoigne le goulot d’une bière birmane et de son agresseur frappe le crâne
Il tombe une pluie de boue,
L’homme au bout de son pouce n’a plus de pouls
Se rendre s’est s’accuser un peu
Alors, elle rentre chez elle sur un char à bœuf
Je partirai sur l’eau à l’aube comme l’ont fait mes parents
Une destinée de jeune migrante sur un cercueil flottant
De toute façon, y a rien pour mon peuple dans les coins alentours
Musulmane, je trouverai mon bonheur vers Kuala Lumpur Le Myanmar a mis à mal toute mon ethnie
Il faut naitre bouddhiste ici en gros si tu veux être libre
Mieux lotis sont les chiens des anciens militaires
Moi, je vis dans un camp de déplacés et je dors à même la terre
Surpeuplé, mon village, c’est le marché aux bestiaux
Et à chaque fois que je veux en sortir, un policier me questionne
Anti-Rohingya, leurs lois régulent naissance et mariage
Car les peaux brunes auraient la fertilité animale
Apatrides en prédation au pays du pacifisme
A cause d’extrémistes et d’une foule qui agit par suivisme
On vit un flagrant déni qui par leur temple est béni
C’est décidé demain matin, je quitterai cette vie pénible
En arrivant au camp, quelques moines bonzes l’attendent
Elle remarque les traces de sang sur leur robe safran
Au loin, elle voit sa madrassa mise à sac
Autour d’elle, les moines forment un cercle et l’attaquent à 5
Des armes en bois de teck, pilonnent son corps et sa tête
Les coups les plus violents l’atteignent, sous son œil forment un oedème
Les côtes flottantes perforées, sa tresse d’enfant pleine de terre
Son esprit se demande quand même quel traitre a pu donner l’alerte
Violence aveugle, des hématomes suturent ses yeux
Elle entrevoit tout de même la besogne de ces hommes de Dieu
Fusils d’assaut en bandoulière contrastent leur tissu orange
Les enfants courent dans les rizières et détalent dans tous les sens
Secte de prêtres bouddhistes au service d’un État raciste
Et d’une police complice qui extermine son peuple à la racine
Du guet-apens, c’était la cible, son corps d’enfant qui se calcine
Suite à l’incendie de son t-shirt qui maintenant la brûle comme de l’acide
Son corps squelettique se carbonise, elle hurle à la mort, elle agonise
Entend les rires de ses pousse-au-crime qui raisonnent dans tout le bidonville
La pluie de la mousson tombe et peine à l’éteindre
Laissera son corps encore fumant aux bords de la jungle
Petite Nour fut inhumée,
Son peuple épuré, entassé dans des charniers