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Poésie Ville, écrite par Maurice Carême

Maurice Carême
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Poésie : Ville

Trams, autos, autobus,
Un palais en jaune pâli,
De beaux souliers vernis,
De grands magasins, tant et plus.

Des cafés et des restaurants
Où s'entassent des gens.
Des casques brillent, blancs
Des agents, encor des agents.

Passage dangereux. Feu rouge,
Feu orangé, feu vert.
Et brusquement, tout bouge.
On entend haleter les pierres.

Je marche, emporté par la foule,
Vague qui houle,
Revient, repart, écume
Et roule encore, roule.

Nul ne sait ce qu'un autre pense
Dans l'inhumaine indifférence.
On va, on vient, on est muet,
On ne sait plus bien qui l'on est
Dans l'immense ville qui bout, immense soupe au lait.

 
Publié par 24993 3 3 5 le 20 août 2020 à 12h20.
 

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