Sait-on pourquoi, un matin,
Cette bĂȘte sÂŽest rĂ©veillĂ©e
Au milieu de pantins
QuŽelle a tous émerveillés
En proclamant partout, haut et fort :
"Nous mettrons lÂŽĂ©tranger dehors"
Puis cette ogresse aguicheuse
Fit des clones imitatifs.
Leurs tirades insidieuses
Convainquirent les naĂŻfs
QuŽen suivant leurs dictats xénophobes,
On chasserait tous les microbes.
Attention mon ami, je lÂŽai vue.
MĂ©fie-toi : la bĂȘte est revenue!
CÂŽest une hydre au discours enjĂŽleur
Qui forge une nouvelle race dÂŽoppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
DÂŽoĂč cette bĂȘte a surgi,
Le ventre est encore fécond.
Bertold Brecht nous lÂŽa dit.
Il connaissait la chanson.
Celle-lĂ mĂȘme quÂŽHitler a tant aimĂ©e,
CŽest la valse des croix gammées
Car, pour gagner quelques voix
Des nostalgiques de PĂ©tain,
CÂŽest les juifs, encore une fois,
Que ces dangereux aryens
Brandiront comme un Ă©pouvantail
Dans tous leurs sinistres Ă©ventails.
Attention mon ami, je lÂŽai vue.
MĂ©fie-toi : la bĂȘte est revenue!
CÂŽest une hydre au discours enjĂŽleur
Qui forge une nouvelle race dÂŽoppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
NÂŽĂ©coutez plus, braves gens,
Ce fléau du genre humain,
LÂŽaboiement Ă©cĆurant
De cette bĂȘte Ă chagrin
Instillant par ces chants de sirĂšne
La xénophobie et la haine.
Laissons le soin aux lessives
De laver plus blanc que blanc.
Les couleurs enjolivent
LŽunivers si différent.
Refusons dÂŽentrer dans cette ronde
Qui promet le meilleur des mondes.
Attention mon ami, je lÂŽai vue.
MĂ©fie-toi : la bĂȘte est revenue!
CÂŽest une hydre au discours enjĂŽleur
Dont les cent mille bouches crachent le malheur.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
Car, vois-tu, petit, je lÂŽai vue,
La bĂȘte. La bĂȘte est revenue.
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