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Paroles de la chanson «Lamentations sur Saint-Aubin-du-Cormier» par Tri Yann

Explications données par le groupe :
1488, défaite de l'armée du Duc de Bretagne François II face à celle du roi de France Charles VIII, prélude à l'union de la Bretagne à la France, 42 ans plus tard.

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Soyez dolens, vostre ost est dévastée
Portez peines et deuil, Brétons brisés
Plourez larmes, plourez, pople abosmé
Faistes guerre à la guerre, guerre est damnée

Souffrez, votre armée est dévastée,
Portez peines et deuil, Bretons brisés,
Pleurez larmes, pleurez, peuple accablé de douleur,
Faites guerre à la guerre, la guerre est à damner.

Vous, ja
De ne soufler plus dans phifre throp joués
De ne bastre plus tambours throp frapés
De ne brandir plus masses, lances, épées
De ne bruisser plus coups et coups rüés
De ne toner plus bombardes, et tuer
De faire d'un fol monde gent avisé
Faistes guerre à la guerre, guerre est damnée

Vous, désormais...
Ne soufflez plus dans des fifres trop joués,
Ne battez plus de tambours trop frappés,
Ne brandissez plus masses, lances, épées,
Ne faites plus de bruit en donnant coup sur coup,
Ne faites plus tonner les canons, ne tuez plus,
Faites d'un monde fou un monde sage.
Faites guerre à la guerre, la guerre est à damner.

Nous
D'avoir vu de front dix mile guerriers
D'en estre ocie ça : six mile fouldroyés
D'en putrir si, fer à fer acostés
De transir en juillet, de feu tostés
De flaisrer l'olor des berriers tressués
De spesrer rosée por asmes séchées
D'implourer pluie por laver le charnier
Faistes guerre à la guerre, guerre est damnée

Nous...
Nous avons vu de front dix-mille guerriers,
Nous en sommes tués ici : six-mille foudroyés,
Nous en pourrissons aussi, nos armures côte à côte,
Nous mourrons brûlés par le feu de juillet,
Nous sentons l'odeur des guerriers en sueur,
Nous espérons la rosée pour nos âmes desséchées,
Nous implorons la pluie pour laver le charnier.
Faites guerre à la guerre, la guerre est à damner.

Et moy
Ja de male mort fautré, si trespassé
D'avoir été caille, quand Franc épervier
De voir à mon entour mesrhins piecés
De voir le noir oisel m'eschanteler
De voir ja mon ventre au soleil confler
De voir si mon sang mes os masrherer
De sentir fourmis en mon nez grouiller
D'entendre caphare dans mes ouïrs ramper
De voloir ma couenne par les vers persée
Faistes guerre à la guerre, guerre est damnée.

Et moi...
Désormais frappé de mauvaise mort, et ainsi trépassé.
J'ai été caille, alors que le Français était épervier,
Je vois autour de moi de jeunes hommes en morceaux,
Je vois l'aigle me mettre en pièces,
Je vois déjà mon ventre gonfler au soleil,
Je vois aussi mon sang noircir mes os,
Je sens les fourmis grouiller en mon nez,
J'entends les cafards me ramper dans les oreilles,
Je souffre en ma peau percée par les vers,
Faites guerre à la guerre, la guerre est à damner.

 
Publié par 82827 4 4 7 le 19 février 2024 à 6h17.
Rummadoù (Générations)
Chanteurs : Tri Yann

Voir la vidéo de «Lamentations sur Saint-Aubin-du-Cormier»

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