L'album raconte une histoire dont chaque chanson est un chapitre, vous trouverez le chapitre de cette chanson sous la traduction de ses paroles :
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Shakespearian love
L'amour Shakespearien
That's what we've been living
C'est celui pourquoi nous vivons
From that we've been learning
C'est ce que nous avons appris
That's what we are yearning
C'est ce que nous aspirons
Explaining to you
Je t'explique
Why you should be running
Pourquoi tu devrais fuir
From things you cannot see coming
Les choses que tu ne vois pas venir
May we once be free
Puissions-nous un jour être libres
To have real beach sand between our toes
D'avoir du vrai sable entre nos orteils
To love, believe
D'aimer, de croire
Be you and me
Être toi et moi
I watch you sleep
Je te regarde dormir
Maybe I was made to rain on your parade
Peut-être que j'ai été créé pour gâcher ta parade
One day
Un jour...
That's my fault
Tout cela est ma faute
Now what would I do
Maintenant, que ferais-je ?
With freedom that follows
De la liberté qui suit ?
Running from the hallows
Je fuis les reliques
While hanging on the gallows
Pendu à la potence
Maybe I was made to rain on your parade
Peut-être que j'ai été créé pour gâcher ta parade
One day
Un jour...
We're roses of the shadows
Nous sommes les roses de l'ombre
It's my fault
C'est ma faute
Esto es mi culpa
C'est ma faute
I was made to rain on your parade
J'ai été créé pour gâcher ta parade
We may only have now
Nous n'avons peut-être que maintenant
I will rain on your parade
Je vais gâcher ta fête
I sometimes wish my feelings were shallow
Parfois, j'aimerais que mes sentiments soient superficiels
Afraid to hear the words that follow
J'ai peur d'entendre les mots qui suivent
Explaining why we don't belong
Expliquant pourquoi nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre
I'll spare you from the worlds of pain
Je t'épargnerai les mondes de la souffrance
By leaving on the midnight train
En partant avec le train de minuit
These memoreis I am keeping
Ces souvenirs que je garde
Now I have said I love you
N'enlève rien à ce que je t'ai dit : je t'aime
While you sleep, rain falls on your parade
Tandis que tu dors, la pluie tombe sur ta parade
Away are washed the days, tomorrows
Les jours, les lendemains seront effacés
Rain will fall, rain will fall
La pluie tombera, la pluie tombera
Maybe I was made to rain on your parade
Peut-être que j'ai été créé pour gâcher ta parade
Away are washed the smiles, tomorrows
Les sourires, les lendemains seront effacés
Rain will fall
La pluie tombera
We were made to love the days we borrowed
Nous sommes là pour aimer les jours que nous empruntons
Now, may changes find us tomorrow
Que les changements nous trouvent demain
After all
Après tout
Rain will fall on
La pluie tombera...
Life sometimes
Parfois, la vie
It's rainy days and parades
Mêle journées de parades mais pluvieuses
Standing on the corner
Alors on reste au coin de la rue
Where we first met that day
Là où nous nous sommes rencontrés ce jour-là
The rain pours down
La pluie tombait à verse
Veiling the sunshine
Voilant le soleil
And the blinded on their love parade
Nous étions aveugles dans une parade amoureuse
The wonderful game, that numbs the pain
Le jeu merveilleux qui engourdit la douleur
That life is a freight train some of us are riding
La vie est un train de marchandises que certains d'entre nous conduisent
While the unfortunate ones, standing still
Tandis que les malheureux, immobiles
Enjoy the sunshine on the tracks of life
Profitent du soleil sur les empruntes de la vie
What may come surely will
Ce qui peut arriver arrivera sûrement
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Il n'aurait pas non plus sa Julia.
Le studio était sombre. Marco s'y était déjà habitué, à ce chaos de tissus, de livres et de verres à vin usagés, sans meubles. Ce n'était pas ce qu'on pourrait qualifier de « chez soi » facilement, même si deux matelas trop fins étaient empilés dans le coin le plus éloigné pour qu'ils puissent dormir sans se casser le dos. Julia était là aussi, endormie, une bougie mourante à ses côtés.
Le coin de Marco était si sombre que, l'espace d'un instant, il s'imagina que Julia était avec lui. Il s'imaginait avec elle sous la surface, en sécurité. Mais ce ne serait pas possible. Ce soir, Marco prendrait le train de nuit pour quitter Barcelone et ne jamais revenir.
Marco jeta son sac à dos sur son épaule et fit un pas vers la porte. Julia soupira dans son rêve teinté de vin et se retourna, étalant ses boucles noires sur le matelas. Marco connaissait leur odeur et savait qu'il ne l'oublierait jamais.
S'étaient-ils rencontrés un an plus tôt ou il y a une seconde ? Marco avait fait surface à Barcelone pour sa première mission de reconnaissance. L'Espagne franquiste venait de conclure une alliance commerciale et militaire avec les États-Unis, et Marco n'était donc pas le seul à faire surface. Les agents avaient d'abord reçu l'ordre de surveiller Barcelone, puis de se déplacer à Madrid, plus près de Franco. Au lieu de cela, Marco avait aperçu Julia, qui lisait un livre au coin d'une rue du Raval, soudainement incapable de surveiller les alentours.
Marco fit un pas de plus vers la porte.
Où étaient passées ses années d'entraînement ? Où avait-il perdu sa détermination à accomplir sa mission au mieux de ses capacités ? Les serments qu'il avait prêtés devenaient difficiles à comprendre. Pourquoi n'aimerait-il pas une habitante de la Terre ? Quel danger Julia représentait-elle pour Himmelkraft ? Pourquoi la vérité était-elle dangereuse ?
C'était ironique que Marco ait été un agent idéal, principalement parce qu'il n'avait manifesté aucun intérêt pour la surface. Ce n'était que guerres après guerres, tyrans pires que les précédents, un monde insaisissable attendant sa fin. Et puis, soudain, son soleil, la plus belle chose que Marco ait jamais vue, était voué à la destruction, tout comme son monde, et Marco ne pouvait rien faire ni dire. Et maintenant, après un an – non, après une seconde de folie – il devait partir furtivement, sans dire la vérité. Il était contraint de briser la seule personne qu'il aimait de la manière la plus cruelle qui soit, et Marco ne savait plus si la source de sa cruauté était l'horreur du monde de la surface ou Himmelkraft.
Marco fit le troisième pas, Julia sentit son angoisse, son cœur palpiter. Les matelas s'agitèrent sous le rêve agité de la femme, ses cheveux ondulaient d'un côté à l'autre, révélant et cachant tour à tour son visage.
Je n'aurais pas dû le dire. Marco n'aurait jamais dû dire ces mots.
Depuis des semaines, il savait que le moment de la séparation approchait, mais plus il se débattait, plus Julia s'accrochait à lui, et puis les mots étaient venus comme forcés. Allongé contre elle, il lui avait murmuré à l'oreille le nom d'un sentiment qui n'avait pas d'équivalent en douleur. Je t'aime, Julia.
Je t'aimerai pour toujours.
Quatrième pas. La porte apparaissait mieux dans l'obscurité. Marco était plus proche de Julia qu'avant, sachant que pour partir, il devrait la dépasser. Chaque émotion sincère et chaleureuse était associée à une ombre qui annonçait la douleur et attendait le moment fatidique où elle prendrait le pas sur l'amour : ils ne s'accepteraient plus. Leur premier échange était déjà la promesse du dernier.
Cinquième pas, sixième, septième.
La porte était devant lui, la femme derrière lui. Dès qu'il l'ouvrit, Julia ouvrit les yeux. Marco sentit son regard sur sa peau, entendit la question dans l'air autour de lui et goûta les premiers cristaux salés du chagrin.
Puis la porte se referma, et Julia se retrouva seule.
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