Just take a pebble and cast it to the sea
Then watch the ripples that unfold into me
My face spills so gently into your eyes
Disturbing the waters of our lives
Prends un galet et jette-le à la mer,
Puis regarde les ondes se déployer en moi,
Mon visage se déverse si doucement dans tes yeux
Troublant les eaux de nos vies.
Shreds of our memories are lying on your grass
Wounded words of laughter are graveyards of the past
Photographs are grey and torn, scattered in your fields
Letters of your memories are not real
Des lambeaux de nos souvenirs gisent sur l'herbe,
Les paroles blessées de nos rires sont les tombeaux du passé.
Les photographies sont jaunies et déchirées, éparpillées dans les champs
Les lettres de nos souvenirs ne sont pas réelles.
(Instru)
Wear sadness on your shoulders like a worn-out overcoat
In pockets creased and tattered hang the rags of your hopes
The daybreak is your midnight, the colours have all died
Disturbing the waters of our lives
Tu portes la tristesse sur tes épaules comme un manteau élimé
Les lambeaux de ton espoir déchiqueté s'accrochent à tes poches.
Le point du jour c'est pour toi minuit ; les couleurs se sont toutes fanées
Troublant les eaux de nos vies
Of our lives, lives, lives
Of our lives
De nos vies, vies, vies
De nos vies
Contenu modifié grâce au commentaire de Pierre 49 par Visa
___________
Explications
Prenez un shaker, mettez un virtuose des claviers issu de The Nice (Keith Emerson), un virtuose des percussions provenant du groupe avant-gardiste Atomic Rooster (Carl Palmer) et le bassiste-chanteur de King Crimson (Greg Lake) et ça vous donne : Emerson, Lake & Palmer, le premier supergroupe de l'histoire du rock – entendez par " supergroupe ", un groupe composé de membres déjà connus par ailleurs.
" Take a pebble " est extraite du 1er album éponyme d'Emerson, Lake & Palmer sorti en 1970.
C'est un morceau dans la tradition progressive, étiré sur 12 minutes 30, plus même pour les versions live. Il est découpé en 4 parties distinctes :
- L'introduction lente et chantée (2 premiers couplets)
- Une partie où le piano de Keith Emerson domine
- Une partie de guitare acoustique par Greg Lake (en live, il intègre souvent la célèbre ballade " Lucky Man " ou un morceau de country américain)
- Une autre partie de piano (en live, Emerson joue une partie piano classique et Mini Moog, son synthé fétiche)
- La conclusion qui reprend le thème initial (dernier couplet)
C'est un morceau à " enchâssements " successifs ; chaque thème en comprenant un autre, à l'image d'ELP qui se caractérise par des morceaux assez disparates. Dans " Take a Pebble ", on passe du classique, au folk en faisant une incursion dans le jazz, Emerson parvenant parfaitement à lier le tout pour en faire un morceau cohérent.
A noter, le son lumineux que l'on entend en introduction provient du piano d'Emerson qui frottent directement avec les doigts les cordes de son piano. (technique du strumming, merci à ma Toison d'Or pour cette précision ! )
Je ne peux que vous conseiller les versions live de ce morceau qui sont toutes différentes, Emerson n'hésitant pas à improviser et à insérer le thème de " Hoedown ", voire même le thème de ce qui deviendra le futur " Tarkus ". (NDT : A noter une version video superbe du Live at The Beat Club 1970 ! ! ! )
Les paroles sont de Greg Lake. Elle se caractérise par une mélancolie latente. A mon sens, les paroles très métaphoriques content la fin d'une histoire d'amour, même si rien n'est explicite. Les paroles dont référence à un JE et un TU, en restant toutefois vagues et évoque la fin de quelque chose, des espoirs déçus, des souvenirs déchirés, des regrets. Comme dans toutes les bonnes chansons, les paroles sont assez vagues pour permettre à l'auditeur d'y trouver ce que bon lui semble. On notera tout de même l'omniprésence des éléments naturels dans les 3 couplets (la mer, l'herbe, les champs, le lever du jour)…les états d'âmes du narrateur se reflètent dans la nature. L'interprétation de Greg Lake est très émouvante, je suis partiale mais j'aime beaucoup sa voix, et spécialement sur ce morceau. Le passage chanté de " Disturbing the waters of our lives " est absolument magnifique.
4
4
6
le 10 avril 2006 à 20h19.
Vos commentaires
excellentes ! J'aimerais juste peaufiner 2 points : ' Prends un galet ' et ' Le point du jour c'est pour toi
minuit, les couleurs se sont toutes fanées ' ( ou éteintes ). Le reste est absolument magnifique !!! Bravo !!!!
herbes ) / 'éparpillées dans les champs' ( car on utilise un vocabulaire littéraire et non celui d'une agence
immobilière ! ) / 'comme un manteau élimé'. Quant à ton analyse, elle est magnifique !!! Et quelle intelligence et quelle érudition !!!! WAOUH !!!! Pour la voix de Greg LAKE, je pense comme toi !!! Je suis
poète sur OASIS DES ARTISTES ( Eddy ) et j'ai 2 textes sur ELP que je vais t'offrir ! Amitiés, Pierre