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Paroles et traduction de la chanson «La Rose Et Le Réséda» par La Tordue

La Rose Et Le Réséda (La Rose et le Réséda (1))

Cette chanson est l'adaptation chantée d'un poème d'Aragon, un vers est supprimé à l'avant dernier "couplet". J'ai ponctué le texte originellement sans ponctuation, et je l'ai réarangé à la façon dont La Tordue le chante (pardon Aragon).
(1) le réséda est une plante.

LA ROSE ET LE RÉSÉDA ( Louis Aragon )

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas
Que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y dérobât

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle vive et qui vivra verra

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle la sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle l'autre tombe qui mourra

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle lequel préfère les rats

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat

Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle la rose et le réséda

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(l'explication est meilleure, donnée par un site d'aide au bac : http : //www. bac-facile. fr/Aragon/poeme. php)

Ce poème, paru pendant l'Occupation dans le journal "le Mot d'ordre" a été inspiré par l'évolution des événements à partir de l'été 1941 : attentats contre l'occupant, exécutions sommaires... . .
Il fit l'objet, pendant la guerre de nombreuses réimpressions anonymes. Il doit sans doute son succès à la force des sentiments qu'il exprime et à sa forme de complainte populaire... .

1°) Les épreuves et les combats d'une époque :
A. l'occupation :
- "la belle/ prisonnière des soldats".
- "les blés sous la grêle" : les destructions, le rationnement.
B. la Résistance :
- les risques encourus.
- les difficiles conditions de détention.
- les exécutions au petit matin.

2°) La nécessité de l'union au service d'un idéal commun :
A. l'union :
- le conflit entre cléricaux et anticléricaux déchirait la France depuis le XIXe (cf. l'affaire Dreyfus).
- la Résistance rapprochait les Français, idéologiquement divisés, dans la défense d'une même cause. L'auteur rend ici hommage aux militants chrétiens et communistes. Les deux vers du refrain s'opposent tout en étant de constructions symétriques, étrangement parallèles. "Tous deux" (v. 3) rassemble les contraires.
B. l'idéal commun :
- l'amour de la France (fidélité indéfectible en paroles, en sentiments et en actes) et la libération du pays.
- le sang des martyrs ne s'évapore pas, il féconde la terre de France et permet l'avènement d'une "saison nouvelle" évoquée à la fin du poème.

3°) La complainte populaire :
A. dans sa structure et sa versification :
- dix sizains dont le distique initial revient comme un refrain. A la fin, un "envoi" (v. 56-64), dans la tradition médiévale, vient se substituer au refrain.
- l'absence de distinction typographique des strophes ainsi que la suppression de la ponctuation concourent à donner sa fluidité.
- la brièveté des vers de 7 syllabes, l'alternance des même rimes claires ("ciel") et graves ("pas"), les nombreuses répétitions (assonances, allitérations, reprise de termes) vont dans le même sens.
B. dans le langage et les images :
- l'image, traditionnelle et médiévale, des v. 3-4 évoque une "belle" enfermée dans une tour d'où son amant cherche à la délivrer au péril de sa vie (cf. v. 6-7).
- au v. 18, l'auteur intègre tout naturellement au poème un proverbe : "Qui vivra verra".
- l'image des "blés" menacés par la grêle (v. 21), qu'il faut rentrer à la hâte en faisant taire toute inimitié, est empruntée à l'expérience séculaire des communautés rurales.
- Aragon est également séduit par la beauté des grands symboles chrétiens, tel le sang du Christ et des martyrs (v. 51-54).
- le grillon (v. 60) est le symbole populaire de la paix du foyer qui sera un jour restauré.

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas ;
Celui qui n'y croyait pas ;
Tous deux adoraient la belle
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats ;
Prisonnière des soldats ;
Lequel montait à l'échelle,
Lequel montait à l'échelle,
Et lequel guettait en bas
Et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas,
Celui qui n'y croyait pas,
Qu'importe comment s'appelle
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas,
Cette clarté sur leur pas,
Que l'un fut de la chapelle,
Que l'un fut de la chapelle,
Et l'autre s'y dérobât
Et l'autre s'y dérobât

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas ;
Celui qui n'y croyait pas ;
Tous les deux étaient fidèles
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras,
Des lèvres du coeur des bras,
Et tous les deux disaient qu'elle
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Vive et qui vivra verra

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas,
Celui qui n'y croyait pas,
Quand les blés sont sous la grêle
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat,
Fou qui fait le délicat,
Fou qui songe à ses querelles
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Au coeur du commun combat

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas ;
Celui qui n'y croyait pas ;
Du haut de la citadelle
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
La sentinelle tira
Par deux fois, et l'un chancelle,
Par deux fois, et l'un chancelle,
L'autre tombe qui mourra
L'autre tombe qui mourra

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas ;
Celui qui n'y croyait pas ;
Ils sont en prison. Lequel
Ils sont en prison. Lequel
A le plus triste grabat ?
A le plus triste grabat ?
Lequel plus que l'autre gèle ?
Lequel plus que l'autre gèle ?
Lequel préfère les rats ?
Lequel préfère les rats ?

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas ;
Celui qui n'y croyait pas ;
Un rebelle est un rebelle,
Un rebelle est un rebelle,
Deux sanglots font un seul glas,
Deux sanglots font un seul glas,
Et quand vient l'aube cruelle,
Et quand vient l'aube cruelle,
Passent de vie à trépas.
Passent de vie à trépas.

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas,
Celui qui n'y croyait pas,
Répétant le nom de celle
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa,
Qu'aucun des deux ne trompa,
Et leur sang rouge ruisselle ;
Et leur sang rouge ruisselle ;
Même couleur, même éclat.
Même couleur, même éclat.

Il coule, il coule, il se mêle
Il coule, il coule, il se mêle
à la terre qu'il aima
à la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat.
Mûrisse un raisin muscat.

Celui qui croyait au ciel,
Celui qui croyait au ciel,
Celui qui n'y croyait pas,
Celui qui n'y croyait pas,
L'un court et l'autre a des ailes
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura,
De Bretagne ou du Jura,
Et framboise ou mirabelle,
Et framboise ou mirabelle,
Le grillon rechantera ;
Le grillon rechantera ;
Dites flûte ou violoncelle,
Dites flûte ou violoncelle,
Le double amour qui brûla,
Le double amour qui brûla,
L'alouette et l'hirondelle,
L'alouette et l'hirondelle,
La rose et le réséda.
La rose et le réséda.

 
Publié par 13010 4 5 7 le 13 novembre 2008 à 19h52.
Les Choses De Rien (1995)
Chanteurs : La Tordue

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