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Paroles et traduction de la chanson «Brest» par Christophe Miossec

Le titre Brest est la troisième piste de l'album 1964. Il s'agit du cinquième disque de Christophe Miossec parut après trois d'absence. Le titre – 1964 – fait référence à la naissance du chanteur et au fait que cet album, paru en 2004 et celui de la quarantaine : des chansons moins provocantes (sans perdre leur franc parler) qui sont nombreuses à évoquer la mémoire, les regrets et les remords.

Brest, pour ceux qui l'ignorent, est une ville de Bretagne (Finistère) qui possède un important port militaire. La ville fut bombardée par les nazis durant la seconde guerre mondiale de 1941 jusqu'à sa libération par les troupes américaines en 1944. Elle fut reconstruite mais porte encore les stigmates de cette quasi destruction.
Les " tonnerres de Brest " font référence à deux choses : les coups de canons tirés deux fois par jours, qui annonçaient l'ouverture et la fermeture des portes de l'arsenal, et celui tirés pour avertir de l'évasion d'un prisonnier du bagne de Brest. La pluie fait elle aussi références à deux chose : le caractère exceptionnellement pluvieux de la Bretagne (je n'essaierais pas de le nier ^^') et les bombardement ; la " pluie de feu d'acier et de sang " de Prévert.

La chanson peut en effet faire écho à la très belle " Barbara " de Jacques Prévert, qui reprenait le thème de la destruction de Brest. Mais elle fait sans doute référence à la vie du chanteur, brestois de naissance et de villégiature.
Ici, le narrateur parle à une femme (La fameuse " Barbara " ? Pt'êt ben qu'oui, p'têt ben qu'non) qu'il a quittée en quittant Brest. Le doute est permis quand à savoir s'il a juste quitté Brest (dans ce cas, cela peut-être contemporain, et le narrateur Miossec) ou s'il a été victime des bombardements (Alors on se retrouverait en période d'après-guerre comme, bien sûr… Je vous le donne dans le mille, " Barbara ". Et oui, on ne fait pas une chanson sur Brest sans parler de " Barbara ", non mais ho. ) et donc parle d'outre-tombe. Pour creuser dans la suite de l'explication, on va prendre la première option, c'est quand même bien plus facile.
Donc je vous envoie les paroles que ce soit plus clair, mine de rien.

Brest

Est-ce que désormais tu me déteste
D'avoir pu un jour quitter Brest ?
La rade, le port, ce qu'il en reste…
Le vent dans l'avenue Jean Jaurès*.

Je sais bien qu'on y était presque,
On avait fini notre jeunesse,
On aurait pu en dévorer les restes…
Même au beau milieu d'une averse.

[Refrain]
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest…
Mais nom de Dieu, que la pluie cesse…
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest…
Même la terre part à la renverse.

Le Recouvrance* que l'on délaisse,
La rue de Siam*, ses nuits d'ivresse,
Ce n'est pas par manque de politesse…
Juste l'usure des nuages et de tes caresses.

Ceci n'est pas un manifeste,
Pas même un sermon, encore moins une messe.
Mais il fallait bien qu'un jour je disparaisse…
Doit-on toujours protéger l'espèce ?

[Refrain]
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest,
Mais nom de Dieu, que la pluie cesse…
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest,
Mais nom de Dieu, que la pluie cesse…
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest,
Même la terre part à la renverse…
Tonnerre ! Tonnerre, tonnerre de Brest.
Est-ce que toi aussi ça te bouleverse ?

Est-ce que toi aussi ça te bouleverse
Ces quelques cendres que l'on disperse ?
Est-ce qu'aujourd'hui au moins quelqu'un
Te berce ?

Alors, hop hop hop, explications des références Brestoises :

L'avenue Jean Jaurès
Est une artère commerçante très importante, qui est, vous l'aviez deviné… Et oui, venteuse. Elle croise en diagonale la Rue de Siam, l'autre rue commerçante de Brest.

Le Recouvrance
Est un célèbre quartier de Brest, relié à la Brest même par le pont de Recouvrance. (Non ? ! Avouez que vous n'auriez pas le rapprochement vous-mêmes. )

La rue de Siam
Est l'ancienne rue principale, célèbre parmi la culture maritime ; c'était là que venaient les marins de passage à Brest.

Le premier couplet n'est pas bien compliqué ; le narrateur s'interroge sur les sentiments de celle qu'il a laissé, si elle lui en veut où si elle l'a oublié. Le second est plus intéressant : on apprend qu'il s'est défilé au moment clé de leur relation, là où elle aurait pu devenir sérieuse et avait dépassé l'amourette de jeunesse ; ils pouvaient construire quelque chose de solide malgré les aléas de la vie (" l'averse "). Dans le troisième couplet, l'homme se justifie en s'expliquant lassé de la ville et de ses nuages, et de cette femme. Le quatrième fait référence à une sorte de fatalité envisagée par le narrateur : ils auraient bien été forcés de se séparer un jour… Le dernier couplet est une question, comme au début : est-ce que la fille ressens quelque chose par rapport aux restes de leur histoire ? A t'elle fini avec un autre homme ?

Un petit mot sur le clip, mêlant images de Miossec avec ses musiciens et images " à l'ancienne " montrant des souvenirs d'enfance. Emouvant, je dois dire.

Voilà, émouvant sera donc le mot de la fin. Traduction évidemment réalisé par une bretonne exilée à Paris, originaire de Landerneau, aux abords de Brest. Au final une très belle chanson sur Brest, qui parlera à ceux qui y ont vécus et y vivent. Kenavo, kamarad.

A écouter : la reprise par A Loulia ; pour l'instrumental plus que pour la voix un peu pleurnicharde. (http : //www. youtube. com/watch ? v=fyIWbZh-JKA)

 
Publié par 5360 2 2 4 le 3 septembre 2009 à 11h29.
1964 (2004)
Chanteurs : Christophe Miossec
Albums : 1964

Voir la vidéo de «Brest»

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