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Paroles et traduction de la chanson «Paika» par Himmelkraft

L'album raconte une histoire dont chaque chanson est un chapitre, vous trouverez le chapitre de cette chanson sous la traduction de ses paroles :

You and me were brothers, pre-oblivion
Toi et moi étions frères, avant la fin
Fading times
Le temps s'écoule
You can have my paika for a moment in the sun
Tu peux avoir mon paika pour un moment au soleil
for my son
pour mon fils

Underneath the seabed, in the somber calm
Sous les fonds marins, dans le calme sombre
We grew up like brothers, racing one another
Nous avons grandi comme des frères, nous défiant l'un et l'autre
You would build us a radio, I would build a bomb
Tu nous construirais une radio, je construirais une bombe
They would try and smother the inspiration
Mais ils essaieraient d’étouffer l’inspiration

Come the day, the children have to choose
Puis vint le jour où les enfants doivent choisir
The roads were separated, ones are twos
Nos routes furent ainsi séparées
You got education, flourished in love...
Tu as reçu une éducation, tu as prospéré dans l'amour...
and what comes to me...
Mais moi...

Living in the tunnels, never see the sun
J'ai vécu dans les tunnels, jamais je n'ai vu le soleil
why, oh why...
Pourquoi, oh pourquoi...
I can see my brother despises
Je vois que mon frère méprise
what I've done for /
Ce que j'ai fait pour lui /
mу рaika
Mon paika

Oh why oh why...
Oh pourquoi ? Oh pourquoi...
What world has done
Qu'est-ce que le monde a fait
To my dreams and fears
De mes rêves et mes peurs ?
Merged into one
Ils ont fusionné

"We are all prisoners of our own beliefs and chosen paths,
"Nous sommes prisonniers de nos croyances et de nos choix,
Changing the future is our common prerogative.
Changer le futur est notre prérogative commune.
Do you want your offspring to benefit or to suffer
Souhaitez-vous que votre descendance bénéficie ou souffre
from your own experiences?
de vos propres expériences ?
You can choose to take from those who have none
Vous pouvez choisir de prendre à ceux qui n'en ont pas
or let them build on the foundation you have laid"
ou de les laisser construire sur les fondations que vous avez posées."

The harder you are working,
Plus tu travailleras dur,
the more you get to eat tonight
Plus tu mangeras ce soir

Paika, Paika...

Living in the tunnels, never see the sun
J'ai vécu dans les tunnels, jamais je n'ai vu le soleil
why, oh why...
Pourquoi, oh pourquoi...
I can see my brother despises
Je vois que mon frère méprise
what I've done for /
Ce que j'ai fait pour lui /
mу рaika
Mon paika

I know how and why I lost my light
Je sais comment et pourquoi j'ai perdu ma lumière
as my chosen path can bring a blight
car le chemin que j'ai choisi peut apporter un fléau

You and me were brothers, pre-oblivion
Toi et moi étions frères, avant la fin
Fading times
Le temps s'écoule
You can have my paika for a moment in the sun...
Tu peux avoir mon paika pour un moment au soleil...
...for my son
...pour mon fils

Paika

__________

Heinz fit ses remerciements et se retourna. Ce jour-là, il était allé plus profond que jamais. Pour la plupart, l'obscurité était partout la même. Ayant passé toute sa vie dans cette obscurité, il avait appris à la percevoir comment elle devenait plus dense à mesure qu'il creusait. C'était un frisson de voir les explosifs s'enflammer au milieu de cette obscurité impénétrable, déchirant la roche et la pierre comme si tous deux avaient été aussi fragiles. La lumière aveuglante et bouleversante était toujours suivie d'une obscurité encore plus profonde ; comme si l'obscurité s'était refermée sur elle-même, plus épaisse et plus profonde qu'auparavant. Mais peut-être que l'obscurité était la cicatrice du monde aux endroits où la roche avait été creusée. Étonnamment, beaucoup n'approuvaient pas ces méthodes. Rares étaient ceux qui comprenaient l'explosion et sa véritable nature. D'autres voyaient le danger et la mort, et ressentaient les tremblements des murs autour d'eux, convaincus que le toit allait s'effondrer.

L'estomac de Heinz gargouillait. Le travail était dur et le paika était rationné en conséquence. À cette profondeur, rares étaient ceux qui se plaignaient de la taille de leurs rations. Les plaintes des travailleurs face au manque tenaient davantage de l'habitude que d'un besoin réel. Mais Heinz n'allait pas manger maintenant. Pas même lorsque la chaleur du paika caressa son bras à travers l'emballage et que sa faim s'agrandit comme la crevasse qu'ils creusaient dans les entrailles de la Terre.

Le garçon attendait chez lui, les ongles noirs comme ceux de son père. Dieu sait où il était allé, le visage était impudent et provocateur depuis qu'Heinz avait refusé d'emmener l'avorton travailler au gouffre. Dangereux pour le corps comme pour l'esprit, ce n'était pas un endroit pour les enfants. Trop d'entre eux restèrent les yeux rivés sur le noir et, quelques jours plus tard, se précipitèrent vers les flammes du puits juste pour ressentir un instant de lumière et de chaleur. Le besoin de soleil était inné pour tout homme, mais accéder aux portails de surface n'était pas un luxe qu'ils pouvaient se permettre. C'est pourquoi tant d'entre eux sombrèrent dans une folie aussi profonde que les tunnels qu'ils creusaient.

Cela ne devait pas arriver à ce garçon. Il ne devait pas. L'obscurité et les explosions étaient les choix de Heinz. Ils l'ont toujours été. Le garçon pensait vouloir la même chose, mais c'était parce qu'il n'avait jamais vu le Soleil auparavant.

"Viens" fit Heinz à son fils, jetant une paire de chaussures près de la porte.
"Nous avons un rendez-vous."

Le garçon fronça des sourcils mais commença à mettre une chaussure.
"Où ?"

"En haut."

Le garçon se stoppa, la deuxième chaussure à moitié mise : "Oh, au niveau supérieur ?"

"Au sommet."

Il avait d'abord essayé d'écrire un message, mais après des années dans l'obscurité, les lettres semblaient trembler dans ses yeux. Comment aurait-il pu savoir que ce message était bien parvenu à son destinataire ? Non, il devait en être sûr et le constater par lui-même. Mais ce ne serait pas une promenade de santé. C'était du jamais vu de s'élever ne serait-ce que de quelques niveaux au-dessus des abîmes avant que quelqu'un ne lui demande pourquoi, et encore moins au plus haut niveau. « Menace pour la sécurité », mon cul ! Peut-être que les cols blancs pensaient qu'il avait des explosifs dans ses poches. Heinz ricana. Et ils n'auraient pas entièrement tort.

Heinz n'avait emprunté les ascenseurs que quelques fois. Le garçon les utilisait probablement plus souvent car, malgré sa stature, il était plus détendu que son père. Les niveaux remontés, et soulagés d'être déjà arrivés jusqu'ici, ils continuèrent à pied jusqu'à l'autre côté de l'agora. C'était peut-être l'empreinte d'innombrables explosions qui brûlait dans les yeux sombres de Heinz, mais il ne voyait aucune autre raison pour laquelle les gens le regardaient avec peur. Heinz esquiva la vérité ou l'illusion et se dirigea vers le tunnel de service le plus proche.

La faim ne s'apaisait pas. Pourquoi ? Plus elle le rongeait, plus le paika sous son bras pesait lourd. Une ration hebdomadaire pour l'avenir du garçon n'était pas un prix élevé, même si l'utiliser comme monnaie d'échange était, bien sûr, contraire au règlement. Même son estomac refusait d'accepter cette explication, car il gargouillait bruyamment lorsqu'ils atteignirent l'ascenseur de la cage de service.

"Où allons-nous ?" Demandait le garçon.

"Voir un vieil ami de ton père." Répondit Heinz.

"Pour quoi faire ?"

Heinz est resté silencieux. Le garçon avait sans aucun doute hérité de son don naturel pour la fabrication d'explosifs. Les signes étaient visibles depuis des mois. Le cœur de Heinz se serrait à chaque fois que les yeux du gamin clignaient face à l'obscurité et à la promesse d'un bref éclair. Il serra plus fort son paika et accéléra. Otto pouvait résoudre ce problème. Il serait capable d'aider, même plus de vingt ans après leur dernière rencontre.

L'ascenseur de service s'arrêta au niveau trois. Le seul moyen d'y accéder était désormais la route officielle. Les portails de surface étaient étroitement surveillés ; ils ne pouvaient pas y arriver seuls. Ajouté à cela, la file d'attente au point d'enregistrement donnait la nausée à Heinz. À chaque minute qui passait, le paika semblait peser plus lourd, et le garçon à ses côtés devenait de plus en plus frustré. Il y avait tellement de monde partout. Les lumières du tunnel étaient aveuglantes, comme si le toit n'avait pas été un toit, mais un ciel nu à l'intérieur de la terre. Cela, pourtant, aurait résolu son problème immédiatement.

Sous le masque de la frustration, le gamin devait avoir peur. Il n'avait jamais vu autant de monde et des lumières allumées avant 8 h. Heinz hésita un instant. Et si le vrai Soleil faisait du mal à son fils ? Et s'il ne supportait plus la lumière après tout ce temps passé dans l'obscurité ? Heinz devait se rappeler que les enfants avaient une capacité magique à s'adapter à tout. Il voulait que son fils rêve grand, qu'il atteigne ces niveaux, ceux d'Otto. Il ne laisserait pas ses rêves s'effondrer dans des gouffres comme les siens. Il n'était pas encore trop tard.

"Otto Klein, département des liaisons de surface", dit Heinz en arrivant au comptoir. Il se demandait comment un nom qu'il n'avait pas prononcé à voix haute depuis vingt ans pouvait encore lui sembler familier.

"Niveau supérieur," confirmait l'officiel.

La sensation de manquer de roche au-dessus d'eux, qu'il y avait depuis le niveau trois, devint insupportable. C'était comme si la lumière infinie à la surface avait pénétré le toit d'Himmelkraft, ignorant le sol restant. Heinz avait l'impression que la terre était sur le point de s'effondrer, comme si rien ne la retenait. Devant la bonne porte, Heinz s'arrêta un instant et jeta un coup d'œil à son fils, atténué, qui le suivait comme une ombre rétrécie. Il hocha la tête. Tout cela pour le bien du garçon. Puis il frappa.

Otto ouvrit la porte. C'était étrange de reconnaître des traits familiers sur un visage devenu étranger au fil du temps. Le corps de l'homme était plus robuste que n'importe quel ouvrier du gouffre. Il portait une chemise plus blanche que celle que Heinz avait jamais vue. Apparemment, ici, les gens restaient propres.

"Heinz" s'exclama Otto, surpris.

"Peux-tu nous laisser entrer ?"

Otto les fit entrer et les conduisit aux deux sièges devant son bureau. Il s'assit derrière son bureau et croisa les bras. Heinz posa le paika sur la table. Ils se regardèrent tous.

"Je te serrerais bien la main, mais je pourrais salir ta chemise." Murmura Heinz.

"Que veux-tu, Heinz ?"

Heinz jeta un regard sur son fils, un autre sur le paika. "Dans les profondeurs, nous avons une nourriture différente d'ici. Une sorte d'alimentation qui nous rend plus fort."

"Qu'est-ce que tu veux ?" Répéta Otto.

"Emmène le gamin à la surface" Répondit Heinz. "Montre-lui le Soleil."

Otto corrigea sa posture, fronça les sourcils, et posa son regard sur le garçon. "Bonjour. je suis Otto Klein, un vieil ami de ton père. Comment t'appelles-tu ?"

"Alvy." Répondit l'enfant.

"Quel âge as-tu, Alvy ?"

"12 ans."

"Alvy, pourrais-tu attendre une minute pendant que je parle à ton père ? Il y a souvent quelques sucreries sur la table dans le couloir, derrière la porte."

La garçon se leva lentement et s'arrêta à la porte. Heinz hocha la tête et l'enfant se retira.

"As-tu perdu la tête ?" Questionna Otto.

"Je suis prêt à te payer pour ton aide."

Otto observa le paika.

"Je ne sais pas comment les choses se gèrent en bas, mais ici, il est strictement interdit d'utiliser le paika comme moyen de paiement."

"Jadis, tu as tenté de m'aider" Expliqua Heinz, "Mais j'ai refusé. Ce fut mon choix mais ce n'est pas celui de mon fils."

"Où est sa mère ?"

"Morte."

Otto poussa un profond soupir et observa son vieil ami. "Comment vas-tu ?"

"Aide mon fils. C'est tout ce dont j'ai besoin." grogna Heinz.
"Tu as le statut pour le faire."

"Je ne peux pas amener n'importe qui à la surface. Même si je le voulais."

« Tu veux que je fasse sauter les portes pour lui, alors ?» Heinz avait très tôt compris ce qui finissait toujours par l'aider dans les impasses et les foules. Alors, au deuxième niveau, il sortit un petit explosif de sa poche. Il n'aurait pas fait beaucoup de dégâts. Même dans l'obscurité, sa luminosité aurait été bien pâle comparée à celle des lumières du tunnel. La roche n'aurait même pas été abîmée. Mais qui, à la surface, pouvait savoir de telles choses ?

Lorsque leurs regards se croisèrent, Otto ne paraissait pas en colère. Son expression était celle de la déception, cette même déception qu'Heinz avait vu pour la dernière fois avant que leurs chemins ne se séparent. Heinz remit l'explosif dans sa poche.

"Nous sommes comme des frères, Otto"

"Je ne l'ai pas oublié..."

"Si le petit travaillait pour toi, pourrais-tu l'emmener à la surface ?"

"Pour cela, il devra rester ici avec moi, en effet. Pour de bon."

"Bien." Répondit Heinz. Quand la porte s'ouvrit et que l'enfant revint avec un fruit rouge à la main, Otto se leva.

"Merci." Murmura Heinz, ne regardant ni l'un ni l'autre.

« Dis-moi, Alvy, es-tu déjà allé à la surface ? » demanda Otto en raccompagnant le garçon dans le couloir.

Heinz resta assis seul dans une petite pièce silencieuse, le paika sur la table. Il n'avait plus faim.

 
Publié par 79728 4 4 7 le 27 mai 2025 à 20h12.
Himmelkraft
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